« Maquisard à 20 ans en Haute -Ardèche »
La guerre…la capitulation, la résignation, notre pays baisse la tête mais pas Eux portés, poussés par une devise : « Plutôt mourir debout que vivre à genoux. » Venus en Ardèche pour s’y cacher, tapis dans notre région proche de la vallée du Rhône où ils menaient leur combat contre les ennemis de la France et le régime de Vichy : des héros. Des hommes pourchassés, traqués, souvent en quête d’un abri, d’un peu de nourriture. Des gens de grand courage parmi lesquels beaucoup eurent la vie fauchée en pleine jeunesse. On est en 1944…
Ce jeudi 19 0ctobre, Christian Disandro était venu nous parler d’Eux, de l’amitié qui les liait, des rapports de solidarité et de complicité qui les unissaient à la population locale. La projection vidéo de photos de l’époque contribua à nous rendre leurs visages familiers : on finit par reconnaître un à un Christian et ses frères d’armes. Christian (de son vrai nom Robert-Jean Disandro) dont les dessins croqués sur le vif et les écrits précis permettent aujourd’hui à son fils de mener ce travail de mémoire bâti autour d’un livre* et de conférences.
Il fut dit qu’en ces temps de malheur, bien des gens « du coin », particulièrement du côté de Désaignes, eurent une conduite exemplaire, souvent au péril de leur vie. Certains d’entre eux furent cités, montrés sur l’écran, tous gens de peu mais au grand cœur. Il fut évoqué quelques Résistants ayant « œuvré » par chez nous. Comment pouvoir oublier le général Binoche, compagnon de la Libération ? Et Louis Ducros ? Et tant et tant d’autres qui mériteraient de ne jamais tomber dans l’oubli ? Les propos étaient étayés par la projection de photos, de textes, de dessins, d’aquarelles. Et c’est ainsi que près de deux heures durant, jamais l’attention de l’auditoire (soixante-dix personnes !) ne se relâcha.
Au moment de conclure, Christian Disandro nous demanda instamment de ne pas l’applaudir comme il est de coutume de le faire. « Si vous voulez bien les adresser à eux… » Sur l’écran apparut alors la photo du détachement Sampaix, le maquis de la Raze : ce fut un tonnerre d’applaudissements. Une façon spontanée et collective de leur dire merci.
BM
Le livre : « Maquisard à 20 ans en Haute-Ardèche » Editions du Roure
www.editionsduroure.com