ConfĂ©rence....đ.........La pleine lune, mythe ou rĂ©alitĂ©Â ?
L'UPV avait prévu deux conférences en rapport avec la mystérieuse pleine lune, et malgré le bain forcé d'une adhérente dans le Doux lors de la première conférence (sans conséquence heureusement), les membres étaient prêts à en découdre avec les sommités de la nuit.
Pour cette seconde conférence il était prévu de découvrir l'attachant patrimoine ardéchois du petit peuple de la nuit, les lutins ou autres afars, cette fois-ci dans l'étroite vallée du Douzet.
Afin de les rencontrer, il fallait la pleine lune...
Consciencieusement, l'extravagante équipe composée d'une vingtaine d'adhérents se serra dans les véhicules et prit la direction de Labatie d'Andaure. Les fous rires commencèrent...
C'est si agréable de faire l'enfant...
Après le pont tout le monde se dirigea à gauche sur l'ancienne route de Saint-Agrève.
Quelques kilomètres et la voiture de tête stoppa, les autres aussi. L'endroit se nommait Micoulaud.
Une fois tout le monde sorti, le conférencier annonça que nous étions sur le territoire des fées et qu'il fallait nous taire un peu (d'ailleurs le Président foudroya du regard deux inconséquentes qui commençaient à bavarder).
- « Ecoutez bien les sons de la nuit et vous entendrez les appels de reconnaissance des fées entre elles ; « MicoulouuuuuuuuuuuMicoulouuuuuuuuu » C'est ici qu'elles se réunissent. »
Tout le monde tendit, non pas l'oreille comme de coutume, mais les oreilles. Nous savons que certains ont entendu ce doux langage, d'autres hésitent encore à en parler, quant aux autres, très cartésiens, ou manquant totalement de sens poétique, ont refusé toute réalité de ce langage.
Mais il fallait continuer sans savoir ce qui nous attendait...
A nouveau le convoi s'arrêta, se gara. Notre conférencier nous demanda si nous avions bien apporté chacun une lampe et nous fit part de ce qui nous attendait... Un doute, une crainte diffuse, firent taire les plus drôles (et il y en a dans les adhérents je vous assure)...
- « A partir de maintenant, au fur et à mesure que nous progresserons, je vous demanderai de faire le moins de bruit possible. Il nous faut remonter la berge du Douzet jusqu'à son confluent avec le ruisseau d'Orties. En effet c'est là que se regroupent les Afars du Grizard et ceux des Hufers. NOUS ALLONS LES VOIR ! Vous vous souviendrez toujours de cet instant ! »
Ne pas faire de bruit, facile à dire ! Même s'il n'y eut pas de contact physique avec l'eau, les branches cassées, les murmures, les fous rires encore une fois, tous ces éléments constituaient une échappée d'humains bruyants ...
Nous arrivâmes au confluent.
La clarté de la lune nous permit de voir un hamac se balançant au gré de la brise, fixé à un arbre de chaque côté de la rive. Etrange...
Nous ne franchîmes pas l'admirable petit pont, le conférencier nous demandant de nous asseoir tranquillement et... d'attendre minuit !
L'herbe était délicieusement douce, le clapotis de l'eau agréable et pourtant mystérieux en cet instant... Notre imagination enfantine nous jouait des tours, imaginant ici ou là des figures impressionnantes de monstres ou d'invraisemblables chimères. En fait nous n'étions pas très rassurés !
Le cadran phosphorescent des montres indiquait l'heure de minuit... Tous aux aguets... Silence total...Les minutes défilèrent, devinrent 1h00, puis 1h30,...
Le conférencier se leva et nous asséna :
- « Bon ils ne viendront plus, nous leur avons sans doute fait peur ».
Ahuris, nous nous redressâmes complètement décus, encore sous l'emprise de l'évènemenent manqué.
La colonne se dirigea sans plus aucune illusion vers les voitures. Nous avions perdu tout-à-coup notre âme d'enfant...
Patricia BRUN