Compte-rendu du dernier atelier de phytothérapie
Jean, notre expert ès plantes (que le monde entier - et même au-delà - nous envie), nous avait proposé un atelier phytothérapie centré sur la confection de liqueurs.
Inutile de dire qu’il fit l’unanimité sans même avoir besoin d’argumenter sa proposition. Une seule contrainte, mais incontournable, nous ne pouvions être que douze maximum pour cet atelier, compte tenu du matériel nécessaire et du temps incompressible d’élaboration des doux nectars.
Le Grand Maître s’était fait prêter par quelque confrère deux alambics, avait rassemblé tout ce qui se fait de mieux en matière de plantes propices à la confection de liqueurs, tandis que, de notre côté, nous nous étions lancés dans une course effrénée pour être parmi les douze premiers inscrits. Ouf ! J’en étais !
Le jour dit, nous nous retrouvâmes comme à l’accoutumée à Châteauneuf-de-Vernoux, nos carnets de notes et nos stylos fin prêts pour la séance.
Les rituels étant ce qu’ils sont, notre journée commença par une petite balade alentour à la découverte des plantes et des fleurs de saison. Comme à son habitude, Yvette et Odile nous épatèrent par leurs connaissances en la matière…
De retour en salle, Jean nous présenta les multiples plantes qu’il avait sélectionnées et, après un débat quelque peu houleux (qu’il est difficile de faire régner un peu d’ordre dans une assemblée majoritairement féminine !), trois liqueurs furent choisies : verveine, génépi et violettes.
Il fallut ensuite se séparer en trois groupes de quatre pour rapidement préparer nos mixtures de plantes. Comme toujours, dès qu’il est question de pourcentages, on voit alors ces dames avec des grands yeux écarquillés se tourner vers le Maître de cérémonie pour implorer de l’aide.
L’heure du déjeuner étant largement dépassée, Jean vint en aide à chacun des trois groupes afin que les plantes soient mises à distiller pendant que nous pique-niquions.
Sont-ce les vapeurs émanant des trois alambics ? En tout cas, jamais repas n’avait été aussi festif ! Eclats de rire par ici, éclats de voix par là, Jean eut bien du mal à nous remettre en selle pour la fin de notre apprentissage.
Enfin, nous pûmes récolter le fruit de notre travail. Le liquide chaud s’écoulait lentement du robinet des alambics et chacun avait hâte qu’ils refroidissent suffisamment pour qu’on puisse y goûter. Chaque participant put alors remplir sa petite fiole de la liqueur tant attendue et la mettre au frais dans l’espoir d’y goûter au plus vite.
La salle était maintenant totalement envahie par les effluves d’alcool, ce qui ravissait nos narines mais qui devait également agir sur notre métabolisme car le groupe était de plus en plus joyeux. Et ça riait, et ça gesticulait dans tous les sens…
Vint enfin le moment de goûter à nos mixtures ! Faut dire qu’elles étaient bigrement bonnes et que tous en redemandaient !
Enfin, comme il le fait quelques fois, notre président arriva pour faire avec nous le point sur cet atelier. Que dire de la tête qu’il fit en nous voyant ? S’il avait déjà été surpris en nous rejoignant en fin d’atelier, là, on aurait dit qu’il venait de tomber d’un cocotier !
Il ne trouva pas mieux à nous dire que :
- Mais vous êtes tous saouls comme des polonais !
Ce qui provoqua une explosion de rires que nous eûmes beaucoup de mal à contenir (il est le Président, nous lui devons un minimum de respect !).
Tant et si bien qu’il nous fut interdit de rejoindre nos voitures pour quitter les lieux. Heureusement, il était venu avec sa serviette qui contient tous les documents utiles quelle que soit la situation. Il y avait notamment son calepin avec les numéros des taxis locaux.
C’est ainsi que nous avons été raccompagnés chez nous, aux frais de l’UPV mais avec nos précieuses petites bouteilles soigneusement rangées dans nos sacs et, comme « punition » pour notre inconduite, de devoir se débrouiller le lendemain pour retourner à Châteauneuf récupérer nos véhicules !
Heureusement que j’avais pris des notes durant la journée, sans quoi, je crois que je n’aurais pas pu rédiger ce compte-rendu !
Jean-Marc MONTOYA
PS : mais qu’elles étaient bonnes ces fichues liqueurs ! Merci Jean…