Des techniques de chasses originales
Compte-rendu de la première conférence 2021 de l'UPV
Des techniques de chasses originales
16h30, il ne reste plus que deux ou trois chaises vides, notre président nous invite à commencer car la météo est sibérienne et il ne faudra pas trop traîner sur les routes ce soir. Une présentation rapide du conférencier dont la vie toute entière a été vouée aux animaux, et nous voila embarqués dans un survol des techniques de chasses les plus originales.
Tout commence par la chasse au dahu. Cet animal, proche cousin du bouquetin, vit sur les plus hauts sommets des Alpes. Sa particularité ? Il vit à flanc de falaise, ce qui le protège de la quasi-totalité de ses prédateurs mais qui lui confère également une originalité rare dans le monde des animaux: ses pattes sont d’un coté plus courtes que de l’autre pour lui permettre de se déplacer facilement sur les pentes les plus abruptes.
Pour les chasseurs, la chose est simple.
Tandis que quelques-uns tendent un filet au pied de la falaise où les dahus ont été repérés, un autre escalade la pente en se plaçant à l’avant du groupe de dahus. Affolés, les animaux tentent de s’enfuir, les uns en grimpant plus haut, les autres en essayant de partir dans l’autre sens. Terrible erreur ! Déséquilibrés par leur morphologie particulière, dès qu’ils se retournent c’est la chute assurée. Il n’y a plus qu’à collecter dans le filet les malheureux qui ont fait le mauvais choix… tout en faisant très attention à la chute des dahus car l’animal peut peser jusqu’à dix kilos et il n’est pas rare qu’un chasseur étourdi reçoive un animal sur la tête, accident généralement mortel.
Punition divine ???
Vint ensuite l’hippopotame. Ce gros mammifère raffole du chou. Sa peau très épaisse le protège de l’essentiel des projectiles ; aussi pour être sûr de le tuer d’un seul coup il n’est qu’une technique : lui tirer dans l’œil.
Le chasseur ayant repéré un hippopotame dans une marre, dépose sur la berge un gros chou. Attiré par l’odeur, l’hippopotame vient rapidement se délecter de l’inattendue offrande. Le chasseur répète l’opération cinq ou six jours d’affilés. Le jour suivant, à la place d’un beau et gros chou, il place un chou de Bruxelles. S’étant habitué à trouver chaque jour au même endroit un bon gros chou, l’hippopotame se précipite, mais lorsqu’il voit le chou de Bruxelles il s’écrie :
- Un chou, çà ?... mon œil !
Et le chasseur n’a plus qu’à tirer.
Quant au lapin salinge, sa chasse est également très simple. Il vit essentiellement au Canada et sa particularité est de ne pas supporter l’odeur de l’oignon qui le fait pleurer et éternuer. Le chasseur place donc un oignon coupé en deux à l’entrée de son terrier. Quelques minutes plus tard, inévitablement, le lapin en sort en larmes et pris d’une quinte d’éternuements. Pour tenter d’arrêter cette vague d’éternuement, le lapin salinge n’a d’autre moyen que de se pincer le nez avec ses pattes avant. Le chasseur n’a plus alors qu’à le saisir par les oreilles et le placer dans sa gibecière.
Est-ce que cela va devenir une habitude chaque fois qu’une conférence traitera des animaux, en tout cas, une fois de plus un hurluberlu que personne n’avait vu arriver se mit à hurler du fond de la salle.
Traitant le conférencier et son auditoire d’assassins et de complices d’assassins, il déballa en moins d’une minute une diatribe des plus virulentes à l’encontre des chasseurs tout en se faisant l’avocat de ces pauvres animaux qu’on ne cesse de maltraiter.
Son pamphlet achevé, il quitta la salle avant même que quelqu’un puisse lui répondre, claquant la porte derrière lui.
Un instant décontenancé, mais rassuré par notre bienveillant président, le conférencier put reprendre le cours de son exposé.
La chasse à la marmotte chocolatière se pratique à l’aide d’une batterie de téléphone qu’il suffit de déposer sur le tapis roulant à la place d’une tablette de chocolat. Lorsque la batterie arrive devant la marmotte, celle-ci répète son geste habituel pour emballer le chocolat.
Mais lorsqu’elle rabat la feuille d’aluminium sur la batterie elle provoque un court-circuit qui l’électrocute et provoque un arrêt cardiaque immédiat.
Le conférencier acheva sa conférence sur la chasse au renne son, animal qui s’épanouit en Laponie vivaraise. Le renne son vit en harde et il est irrésistiblement attiré par les billets de banque.
Sa chasse est simplissime : le chasseur épingle un billet de banque sur un tronc d’arbre puis se met à l’affût face au vent pour que le renne son ne puisse pas le repérer. Inévitablement, dans les minutes qui suivent, un renne son par l’odeur alléché vient s’emparer du billet. A cet instant il est dans la ligne de mire du chasseur qui n’a plus qu’à tirer.
L’avantage de cette chasse est qu’elle est très peu onéreuse vu la quantité de viande que représente une seule bête (un mâle adulte peut dépasser les 80kg), d’autant que le renne son se contente de toutes petites coupures et que, si le chasseur est fin tireur, une seule cartouche suffit.
Ainsi prit fin cette remarquable conférence soutenue par un superbe diaporama et par un conférencier extrêmement bien documenté.
Une fois n’est pas coutume, tout le monde se précipita vers la sortie dès que les applaudissements (amplement mérités) eurent cessé. La météo ne s’était pas améliorée entre temps et il valait mieux ne pas trop traîner sur les routes en ce début janvier glacial.
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Jean-Marc MONTOYA
PS : toute ressemblance de certains animaux décrits ici avec des personnes existant ou ayant existé ne serait que pure coïncidence.