Du boutiquier à la grande distribution.
Conférence du 12 Octobre 2021 au Centre Multimédia de Lamastre
Nous n’étions pas nombreux. Est-ce dû à la difficulté de se remobiliser après seize mois de non- conférence ? A quelques unités près nous avons failli être une vingtaine pour écouter Bernard Reverchon qui, lui, n’a pas failli mais alors pas failli du tout dans son rôle de conférencier.
Après que le décor politique et social de ce qui allait suivre eut été bien planté, nous voilà embarqués dans le récit de sagas qui avaient le commerce pour dénominateur commun. Des années 1830 à 1950, en une heure et demie, on n’a pas vu le temps passer.
On a fait connaissance avec les Boucicaut, Cognacq-Jay, Ruel, Potin, Canlorbe, Minard, Blachon, Guichard et d’autres pionniers du commerce, inventeurs de modes de vente : des génies à la réussite éclatante.
Pourtant souvent partis de rien avec deux francs six sous en poche mais bourreaux de travail et jamais à court d’une idée nouvelle, ils ont laissé derrière eux des patrimoines industriels colossaux : Au Bon Marché, Les Nouvelles Galeries, La Samaritaine, Manufrance… Ils ont quelque chose de fascinant, tous ces gens pas très ordinaires qui bâtissent des empires : leurs parcours se racontent comme des contes merveilleux qu’on pourrait écouter des heures durant.
Toutes ces sagas étaient portées par le paternalisme : se souvenant « d’où ils venaient », tous ces personnages ont eu une approche sociale innovante et généreuse. Dispensaires, cantines, logements, congés payés, intéressement, accompagnaient la progression de l’entreprise.
Bernard Reverchon n’hésita pas à nous dire que ces gens-là aimaient leur personnel, et nous, du coup on se mit à les trouver archi sympathiques en plus d’être géniaux. Le fait d’apprendre que tous refusèrent les honneurs, les fonctions politiques ou corporatives ne fit que faire croître et embellir notre sympathie et notre admiration à leur égard.
Vous aurez noté que le thème de cette conférence s’arrêtait aux années 1950 : n’y aurait-il donc pas d’après ? Mais si, mais si. Les années qui suivent feront l’objet d’une autre séance à laquelle on ne saurait trop vous conseiller de venir assister. Il est à parier que nous serons nombreux et que nous ne serons pas déçus.
Bernard MONTÉRÉMAL