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Publié par Université Populaire du Vivarais

Les crayons, il y en a de tous les gabarits,      


des joufflus, des tordus, des pointus,
des longs,  des courts, des qui crissent, 
des silencieux!

Pour moi tout à commencé par le crayon d'ardoise, apprentissage oblige. J'étais alors en culotte courte, non en jupe courte, les filles ça ne portaient pas le pantalon ou le short à l'époque!

Je n'aimais pas ce porte-crayon froid au corps métallique, à son extrémité une pierre longue et pointue était tenue par une bague de serrage coulissante.

Arc-boutée sur le crayon et l'ardoise je m'initiais à l'orthographe.

Le crayon avait beau crisser (je l'entends encore et j'en ai mal aux dents) ce n'est pas pour autant que mon cerveau en était plus réceptif, le b-a-ba commençait mal!

Bref le temps a passé et c'est le porte-plume sergent major qui a remplacé l'horrible crayon d'ardoise.

On  plongeait la plume dans l'encrier de porcelaine blanche et, suivant l'humeur ou la dextérité de l'élève, elle en ressortait, comme l'abeille, vaillante d'avoir butiné le pollen, trop chargée d'encre, laquelle s'étalait lamentablement sur le bureau ou pire sur le cahier. Heureusement le buvard assoiffé était là pour atténuer les éclaboussures!

Les crayons HB aux sept côtés sont parfaits, fins dans la main, doux sur le     papier, ils sont malléables, dociles et effaçables.

Et puis sont arrivés les stylos à bille, les BIC rétractables, ceux qui dans les années cinquante ont bousillé les pleins et les déliés ! Tant pis ou tant mieux!

Leur clic, trop souvent entendu en a irrité plus d'un dans la classe, faisant dire à l'Instit' agacé : « Tu écriras à tous les temps «je ne dois pas faire de bruit pendant les cours ».

En faisant du rangement, j'ai retrouvé
le stylo plume de mes quatorze ans!

Quelle facture! Sa robe mordorée
est douce dans ma main.
De petite dimension, il fait
corps avec mes doigts.

J'ai enlevé le capuchon ! J'ai découvert... la plume ! celle qui crissait pendant la dictée mais surtout en mathématiques. Pythagore y était pour beaucoup je crois!

Alors avec du papier de verre je l'affûtai délicatement, elle est repartie sans bruit laissant sa trace souple et indélébile sur le papier à carreaux.

Ce stylo me fut fidèle pendant des années, C'est avec lui que j'écrivais le moins mal. Bien sûr il ne m'a pas évité les terribles zéros en orthographe qui me pèsent encore comme un fardeau.

Au fait pourquoi dit-on faute d'orthographe et pas erreur comme pour le calcul? Je m'égare tout d'un coup !

Enfin toujours est-il que ce stylo est chargé de mes émotionsde mes joies, de mes peines, en le revoyant il réveille mon passé...

Qu'est ce qu'il a pu entendre ce si beau stylo ! « Elève timide, doit progresser surtout en orthographe »,  et j'en passe !... Je ne peux plus l'utiliser, son petit mécanisme,(bien moins compliqué cependant que le delco de la voiture du père de l'ami de Jean Marc...) ne fonctionne plus ,  la pompe est grippée. Témoin de mon adolescence, je le garde en relique.

Les crayons de couleur, quant à eux, sont bien plus compliqués, sauf si on est patient. Le rouge mélangé à du jaune ça fait du orange. Le bleu et du jaune ça donne du vert. Lenoir et le blanc unis révèlent du gris etc...

Ils donnent de très beaux résultats en dessins colorés.

Il faut tout simplement savoir les prendre dans le bon sens du poil!

Maintenant on n'écrit que très peu de lettres ou des textes avec des crayons.

On écrit du bout du pouce pour les jeunes et de l'index ou du majeur pour les vieux, suivant ce que Madame Arthrose leur a laissé en cadeau ! Et on tape, et on tape sur les claviers de nos smartphones et ordinateurs!

Attendons de voir les prochaines générations pour savoir si les crayons risquent de disparaître?

Paulette ROSTAIND


 

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