Lézard mon ami.
A 14 ans, j’ai eu l’idée d’apprivoiser un lézard.
J’ai fabriqué un petit lasso ; je me suis embusquée contre un mur ensoleillé où il y avait plein de lézards, en faisant bien attention à mon ombre.
Il m’a fallu une grande patience, en restant sans bouger avant d’en attraper un.
Je l’ai installé dans un terrarium de fortune, et me suis mise à la chasse aux mouches pour le nourrir. Je l’ai appelé Mimoun.
Quand il a été bien habitué, je l’emmenais au lycée, glissé sous ma manche au niveau du poignet où il restait bien sage en attendant de prendre l’air entre deux cours. C’était l’attraction !
Mais quelquefois, il lui prenait envie de se dégourdir les pattes pendant le cours et il partait en expédition, remontait dans la manche, explorait le dos… Je n’osais plus bouger de peur de l’écraser, et j’étais pressée de filer aux toilettes avec une copine pour récupérer l’aventurier.
Je n’avais pas internet à l’époque, et donc peu de renseignements sur la vie et les besoins des lézards. J’ai donc, malgré ma bonne volonté, considérablement raccourci la vie de Mimoun qui aurait pu vivre jusqu’à 7 ans dans le meilleur des cas paraît-il : J’ai laissé trop longtemps son terrarium au soleil sur l’appui de ma fenêtre ; il n’avait pas assez d’ombre et le pauvre est mort tout desséché. Une bien triste fin !
Odile MONTEREMAL