Alerte ! un tueur en série s’installe chez nous
Qui est ce tueur ?
Un arbre, un bel arbre en plus, qui s’appelle ailante.
Lorsqu’on se promène à pied comme lorsqu’on circule en voiture sur nos routes, on voit à quelle vitesse les ailantes envahissent la nature, supplantant même les acacias pourtant fort résistants.
Envahissant donc, mais pourquoi tueur ?
Généralement, les envahisseurs ne sont pas pacifiques et ils tuent pas mal sur leur passage. L’ailante ne s’en prive pas. Il a tout un arsenal de moyens pour cela :
- Il pousse très vite (1,50m/an),
- Tous les sols et tous les climats lui conviennent,
- Il a un nombre de fruits spectaculaire,
- Il drageonne beaucoup ; il repart par ses racines dans tous les sens,
- Il ne craint rien ni personne : pollution, maladies, nuisibles, parasites, rien ne l’attaque.
Voilà pour l’envahisseur.
Voyons du côté du tueur :
- Par ses feuilles et ses fleurs mâles, il produit de l’ailanthone, dont l’odeur violente est particulièrement désagréable, pouvant provoquer nausées et maux de tête, mais surtout elle inhibe le développement des autres végétaux à proximité,
- Les feuilles sont très toxiques pour les animaux domestiques, irritantes sur la peau,
- La sève peut provoquer des irritations cutanées,
- Ses lourdes branches sont cassantes et peuvent constituer un danger pour les promeneurs.
Si vous avez un jeune ailante, mieux vaut essayer de l’arracher en retirant le plus de racines possible et en détruisant la souche par la méthode du sel pour la dévitaliser complètement.
La moindre apparition de drageons doit être coupée, arrachée avec une pioche et brûlée (ne surtout pas la mettre au compost !). Même broyé, il ne peut pas être utilisé.
Confusions possibles:
On peut le confondre avec le frêne et surtout le vinaigrier (sumac) qui ont aussi des feuilles composées (c’est à dire qu’une seule feuille est constituée de plusieurs petites feuilles appelées folioles attachées à une tige appelée pétiole). Il y a des différences au niveau des fruits, de la couleur des bourgeons, du port de l’arbre…
Mais ce qui permet finalement de bien reconnaître l’ailante, ce sont les feuilles :
Le pétiole est rouge, et non pas vert ; les folioles sont lisses avec juste une (et quelquefois deux) petite dent pas toujours très marquée, à leur base. Il faut regarder de près pour vérifier la présence de ces deux caractéristiques.
N’a-t-il vraiment aucune qualité, à part sa beauté vénéneuse ?
Il semblerait qu’il soit possible d’en faire de la pâte à papier de bonne qualité.
Est-ce suffisant pour oublier sa capacité de nuisance ?
Odile MONTÉREMAL
Les photos sont prises à Monteil (commune du Crestet) et sur la voie douce à Lamastre; on peut aussi voir des ailantes à Retourtour et au-dessus jusqu'à la Vialle. Et sans doute dans beaucoup d'autres lieux...
Monteil est bien envahi. Vers les boites aux lettres, un bel ailante adulte, et un talus planté d'iris, envahi, lui aussi.
Sur la voie douce, vers la passerelle de la Sumène, comment éradiquer tout ce qui pousse dans les rochers ?